L'Expression

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Le «triomphe» des talibans

Vainqueurs de la «première» guerre contre la coalition occidentale en Afghanistan, entre 1992 et 1996, les talibans ont imposé jusqu'en 2001 un Emirat islamique au cours duquel les femmes étaient effacées de la vie publique, interdites d'école et de travail. 20 ans plus tard, ils sont revenus au pouvoir, le 20 août 2021, après un retrait, proche de la débandade, de l'armée américaine et de ses alliés atlantistes et sans avoir rencontré une quelconque résistance, si ce n'est une poche, vite réprimée, dans la région rebelle du Pachtoun. Sans tarder le moins du monde et malgré de nombreuses promesses selon lesquelles ils vont gouverner autrement qu'en 2001, les revoilà nantis de leurs vieux réflexes qui renvoient les filles à la maison, leur fermant l'accès aux écoles, et imposant la burqua - une tenue prétendument conforme au canon islamique - pour toute excursion dans la rue. Dernier exemple en date de leur furieuse phobie de la gent féminine par laquelle le scandale est censé être inéluctable, ils viennent tout juste de mettre au pas les présentatrices télé qui se sont résignées au voile intégral après une courte et vaine résistance. Toute cette agitation et cette fébrilité se déroulent dans un Afghanistan ruiné et affamé et comme si toute la misère du monde ne peut suffire, les talibans retrouvent leurs vieux démons qui leur enjoignent de persécuter toute une partie de la population, au point de faire frémir partout dans le monde sauf... dans cette Organisation de la Conférence Islamique qui semble ignorer totalement l'impact d'une telle dérive sur l'image de l'islam et des musulmans. On comprend, dès lors, le grand désarroi des élites qui ont pris d'assaut l'aéroport de Kaboul pour tenter de fuir un enfer programmé, malgré des drames multiples et, au final, une tragédie pour tout un peuple. Des centaines de femmes juges se sont retrouvées dans des prisons d'où ont été libérés des milliers d'hommes condamnés par elles. Etrange balancier d'un sort cruel qui voit les bourreaux d'hier redevenus les justiciers d'aujourd'hui. L'Afghanistan est privé de toute forme d'aide internationale, ses avoirs ont même été gelés, opportunément, par les Etats-Unis qui n'ignorent pas que les conditions de survie de milliers d'Afghans en dépendent. Cela étant, Washington poursuit avec les talibans un étrange dialogue, depuis plus de deux ans, lors de rencontres très officielles à Doha, au Qatar, où les Etats-Unis et la communauté internationale ont balisé la voie à ce retour triomphal des talibans aux affaires afghanes.

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