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L’Algérie des femmes

À ne pas en douter, le prochain recensement général de la population va révéler, chiffres à l'appui, les profonds bouleversements qui ont affecté la société algérienne durant l'entame de ce troisième millénaire. Le plus étendu de ces bouleversements sera la nouvelle position qu'occupe, désormais, la femme sur l'échiquier social. Certes, elles ne détiennent pas encore les leviers de la dé- cision politique qui sont entre les viriles mains des hommes. En revanche, les Algériennes ont réussi à ébranler bien des certitudes masculines.
En Algérie, le conflit hommes-femmes, en sourdine, n'a jamais cessé. Ayant mené ensemble la guerre de libération, mais à l'indépendance les hommes ont accaparé seuls cette liberté conjointement arrachée. En 1984, le parti unique avait sifflé la fin de la récréation. Le FLN avait confectionné le Code de la famille, qui donne explicitement «la gestion de la femme par les hommes». Face à ce rideau de fer, l'Algérienne s'est engouffrée dans la brèche de l'école, abandonnée par les garçons. C'est ainsi qu'elles dominent l'université, l'éducation et la santé. Il n' y a qu'à voir les résultats du bac. Le scénario se répète depuis plus de 20 ans. Les garçons ont abandonné les bancs de l'école aux filles pour s'adonner à l'import- import, au trabendo, au commerce informel et à prendre le large vers des «cieux plus cléments en Europe». La promotion sociale qui passait par l'école n'est plus de mise dans une société qui a totalement perdu ses repères. La réussite c'est le business et l'argent! L'école, c'est pour les naïfs et les filles. Ces dernières sont au moins plus de 60% à réussir chaque année au bac donc autant de filles à l'université et, par extension, dans la vie active. Elles ont acquis la majorité dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Dame justice se met à la mode et se féminise, elle aussi, puisque le taux de présence des femmes dans ce corps dépasse 42%, tandis qu'elles sont 607.000 femmes dans la Fonction publique. La femme algérienne participe à l'activité économique à plus de 17% de la totalité de la population active. Sur quoi débouchera ce mouvement underground qui anime la société algérienne? Des questions qui méritent d'être posées. Inévitablement, ces mutations vont déboucher sur un autre raz-de-marée féminin qui va remodeler de fond en comble la cartographie sociologique du pays. Mais pour l'heure, femmes, gardez-vous de crier victoire car la réalité du terrain est tout autre. À chaque instant, la femme algérienne doit affronter un monde hostile dans une société où le moindre bout de femme éveille la suspicion d'une armada de vigiles embusqués dans le maquis de la morale. 

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