L'Expression

{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Dear Henry avait raison

Si en 2021, au Sommet de Davos, il avait surpris tout son monde en plaidant pour un compromis avec la Russie, proposant d'échanger la paix contre la terre, l'ex-secrétaire d'État américain, Henry Kissinger, a changé d'avis pour l'édition 2022 à laquelle il a participé par visioconférence. Le diplomate bientôt centenaire juge, désormais, l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan comme inévitable et affirme qu'elle ne «devrait être autorisée à rejoindre l'alliance» occidentale qu'avec cette condition d'un conflit préalablement résolu. À l'époque, a-t-il expliqué, il craignait que cette adhésion «ne provoque exactement le processus qu'on voit maintenant». Or, dans les conditions présentes, une Ukraine neutre «n'aurait plus de sens». Cette sortie, en apparence contradictoire, demeure, néanmoins, motivée par l'autre crainte, plus présente celle-là, de voir la guerre se muer en un affrontement épique entre la Russie et la coalition occidentale, auquel cas le conflit deviendra, beaucoup plus vite qu'on ne l'imagine, planétaire et verra d'autres puissances entrer, tour à tour, dans la danse finale. Ce sera le cas de la Chine, sans doute, mais pas seulement, car de nombreux autres conflits, plus ou moins «contenus» selon les intérêts et les calculs occidentaux du moment, vont immanquablement exploser et ce sera, alors, une escalade dont nul ne peut prédire l'aboutissement sinon qu'il ne saurait y avoir un vainqueur dans une planète réduite en cendres. Kissinger maintient toujours sa position qui est d'éviter, coûte que coûte, un duel suicidaire avec Moscou auquel, ajoute-t-il, il faut vite donner «l'occasion de rejoindre le système international» pour peu qu'une paix soit conclue en Ukraine. Or, celle-ci ne peut être obtenue que si les revendications russes d'une ceinture de sécurité minimale pour ses frontières sont garanties. Comme Washington s'évertue à faire tout le contraire, même si ses «tentatives ne sont pas prudentes» au regard de Kissinger, le monde s'ébranle vers une redistribution des cartes dont les prémices s'expriment en termes de BRICS, de marginalisation progressive d'un dollar, trop longtemps et de manière fictive, omniscient ainsi que d'accords stratégiques dans les régions les plus sensibles de la planète. Comme l'a anticipé Kissinger, l'absence de la paix crée, aujourd'hui, de profonds bouleversements et des tensions «qui ne seront pas facilement surmontables».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré