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Recyclage et tri sélectif

Et si on s'y mettait sérieusement?

La récupération du plastique, notamment les bouteilles, est en train de prendre de l'ampleur dans le pays. Plus de 15000 emplois ont déjà été créés. De nouveaux métiers qui rendent service à la nature mais qui s'exercent toujours de façon archaïque.

Des jeunes et moins jeunes sont en train de fouiller dans les poubelles. Vous avez dû les apercevoir et être interpellé par cette image. Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'Algériens dans la misère qui cherchent de quoi se nourrir. Ils gagnent plutôt leur... croûte en faisant de la récupération. «Cette activité est en plein essor, à la faveur de l'ouverture de plusieurs centres de recyclage du plastique», assure Aâmi Hassen, un sexagénaire qui «arrondit» ses fins de mois difficiles en récupérant le plastique. «J'ai une camionnette avec laquelle je fais des livraisons, le soir je l'utilise pour y charger des bouteilles en plastique que j'ai récupérées», ajoute-t-il. Aâmi Hassen affirme revendre au kilo son «trésor» difficilement récupéré. «On nous le rachète à 40- 50 dinars le kilo. Cela nous fait gagner notre journée», souligne ce «cueilleur» de PVC. Il n'est pas le seul à avoir opté pour ce «travail vert». Comme lui, ils sont nombreux à fouiller dans nos poubelles pour récupérer ces fameuses bouteilles qui détruisent Dame nature. Salim est l'un d'entre eux. Ce jeune homme à la «Harbin» sillonne les rues, sac à la main, à la chasse ce qu'il qualifie de son «trésor». Il explique cette tendance à la récupération avec qu'il avait commencé dans la wilaya de Béjaïa, en profitant de l'ouverture d'unités de recyclage de plastique et d'aluminium. «Ils ont encouragé les jeunes, surtout sans emploi, à récupérer ces déchets qu'ils leur vendent au kilo», rapporte-t-il. Salim indique que la tendance a gagné la capitale, du fait que des entreprises du même genre ont ouvert, notamment à Larbaâ (wilaya de Blida, Ndlr). «Il y a une forte demande pour ce plastique récupéré. Tout ce que l'on ramasse n'est jamais assez», assure-t-il, afin d'expliquer le potentiel qui existe. Et encore, les grands donneurs d'ordres ne se comptent pour le moment que sur les doigts d'une main.
Néanmoins, ils ont besoin de cette matière première qui, jusqu'ici, était jetée dans les poubelles afin de polluer la nature.
La valorisation des déchets en général et du plastique en particulier peut rapporter des millions de dollars et créer tout autant d'emplois. Le directeur de l'Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane, a, récemment, fait savoir que la valorisation des déchets plastiques a permis la création de 15000 emplois. «Cela sans compter ceux qui travaillent au noir qui sont aussi nombreux», a précisé le même responsable. Pourtant, cette activité est encore à l'état embryonnaire.
On vous laisse imaginer ce que cela pourrait engendrer comme richesses si on s'y mettait sérieusement. Or, comme avec Aâmi Hassen et Salim, cette récupération des déchets se fait encore de façon archaïque. Il s'agit de groupuscules de personnes qui font le tour des décharges pour chercher dans les poubelles, avec tous les dangers que cela engendre. Ils travaillent au noir, sans aucune couverture.
De plus, leur efficacité est limitée du fait du temps que cela prend pour chercher et trier les poubelles. Pourtant, l'Algérie qui s'est lancée dans la bataille du numérique, devrait voir des start-up fleurir pour proposer des solutions qui permettraient d'optimiser cette activité, au grand bonheur de Dame nature. Certes, il y en a quelques-unes avec beaucoup de potentialités, mais elles n'ont, pour le moment, pas réussi à s'imposer.
En fait, le gros problème réside dans la culture du tri des déchets. Elle est encore absente en Algérie. Il faut dire que rien n'est fait afin de l'encourager. On mène des campagnes périodiques mais sans grande conviction. Elles se font pour la consommation publique. Dans la réalité, les poubelles destinées au tri sélectif sont rares, pour ne pas dire quasi inexistantes. Il faut trouver le moyen d'encourager les ménages à trier leurs déchets ménagers. Il ne faut pas dire que les Algériens ne sont pas prêts pour cela, certains le font déjà en mettant des bouteilles en plastique dans des sacs prévus à cet effet.
Mieux encore, avec l'exemple de la récupération des bouchons pour les enfants du Soleil. Pratiquement tous les foyers algériens y ont participé avec beaucoup de fierté. C'est donc possible, il suffit juste de trouver la bonne formule...

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