L'Expression

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Abdelhamid Benhadouga

Plongée dans Alger des années 70

L’un de ses romans qui a le plus marqué les mémoires, en plus du « Vent du sud » adapté au cinéma pas le réalisateur Mohamed Slimane Riad en 1975.

Il y a 98 ans, naquit l'un des plus grands écrivains algériens de langue arabe: Abdelhamid Benhadouga. Décédé prématurément, Benhadouga aurait eu en ce mois de janvier 2023, 98 ans. Il nous a quittés en octobre 1996 alors qu'il n'avait que 71 ans. Abdelhamid Benhadouga est un écrivain qui a su dépeindre avec beaucoup de précision et de détails le vécu des Algériens à certaines périodes de l'histoire de notre pays. Il est l'auteur de plusieurs romans, considérés tous comme étant des oeuvres incontournables dans la littérature algérienne de manière générale et plus particulièrement celle d'expression arabe. On ne peut, en effet, pas parler de la littérature algérienne d'expression arabe sans citer au moins ses principaux romans que sont «Le vent du sud», «La mise à nu», «La fin d'hier» ainsi que «El Djazia et les derviches». Abdelhamid Benhadouga a eu la chance d'avoir comme traducteur Marcel Bois. Ce qui a fait que ses romans ont touché un maximum de lecteurs donc aussi bien en langue arabe qu'en langue française.
L'un de ses romans qui a le plus marqué les mémoires, en plus du «Vent du sud» adapté au cinéma pas le réalisateur Mohamed Slimane Riad en 1975, n'est autre que «La mise à nu». Celui-ci mérite d'ailleurs d'être adapté au cinéma et on se demande comment à ce jour, aucun réalisateur ne s'y est intéressé et n'y a pensé. Pourtant, il s'agit de l'un des rares romans qui dépeint avec talent et moult détails l'Algérie des années soixante-dix et plus particulièrement la vie à Alger durant cette période. Une époque où l'actualité politique était très animée avec les débats très riches sur la Charte nationale.
Dans «La mise à nu», Abdelhamid Benhadouga réussit à restituer cet emballement sociopolitique en plein coeur de la trame de son roman qui est pourtant une histoire sociale, également collée à l'actualité. Il s'agit du destin de Dalila, jeune fille issue d'une famille assez riche d'Alger, mais qui refuse obstinément de rester prisonnière de cette même famille trop rigide et en proie à l'hypocrisie collective. Dalila a un pied dans la modernité, mais l'autre pied n'arrive pas à s'y hisser car elle demeure, malgré elle, prisonnière de la société et surtout de sa famille. Du père, mais aussi de la mère, des frères et des soeurs. Mais son esprit rebelle l'empêche d'adopter le mode de vie conventionnel, en vogue dans Alger des années soixante-dix. Dalila gagnera certes, une certaine liberté intérieure, mais non sans laisser des plumes. Elle payera cher son choix.
En dépit de ce coût trop élevé, elle assumera jusqu'au bout ses convictions profondes refusant ainsi d'être à la merci ni de sa famille ni de la société, encore moins d'un hypothétique futur mari qui fera d'elle une domestique et une mineure à vie. Dalila est donc le personnage central de ce roman qu'on lit d'une traite, mais le livre dresse aussi d'autres portraits soit des membres de la famille de Dalila ou d'autres personnages vivant à Alger dans les années 70 et ayant différents statuts sociaux mais ayant, entre eux, un lien qui finit par se révéler, d'une manière ou d'une autre, au fil des pages. Le roman ouvre même une parenthèse pour nous emmener jusqu'à Tizi Ouzou, à 100 kilomètres à l'est d'Alger, où la trame du roman connaît un important et décisif rebondissement, l'oncle de Dalila et sa famille étant originaires et habitant à Tizi Ouzou.
Le roman décrit de nombreux autres aspects de la vie de tous les jours dans les quartiers d'Alger. Benhadouga y dépeint les scènes auxquelles étaient habitués les citoyens en parcourant la capitale, en empruntant les transports, etc. La dimension psychologique des personnages est analysée par l'auteur qui se révèle être un fin observateur de sa société et un fort analyste du comportement des membres de cette dernière. S'il y a bien un roman à lire pour découvrir comment était la vie à Alger dans les années 70, c'est bel et bien «La mise à nu» d'Abdelhamid Benhadouga, édité par l'éditeur étatique Sned (Société nationale d'édition) en 1981.
Le roman a été réédité par «Casbah Éditions» à l'instar de nombreux autres livres d'Abdelhamid Benhadouga. Grâce à cette réédition, ces romans sont disponibles aujourd'hui dans les librairies algériennes.
A.M.

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