L'Expression

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A la pandémie, la bureaucratie a achevé ce qui restait du secteur

Le coup de grâce pour le tourisme

Si les voyageurs adorent l’aventure saharienne entre autres, le ministère continue plutôt à planifier dans des bureaux, mais loin des réalités.

De manière générale, le ministère du Tourisme s'intéresse mieux à la géographie où vivent les hommes de différentes régions qu'a celle de leurs préoccupations immédiates. Pourtant, la géographie des hommes de notre magnifique pays, a pour but d'étudier et de prévoir les évolutions du territoire afin de pousser et faciliter les voyages, voire transgresser les limites. Les citoyens de l'intérieur du pays et particulièrement ceux du Sud ont permis de faciliter le réceptif de manière collective et chacun à sa manière pour revoir le «voyage» et de l'étudier comme un phénomène innovateur et susceptible de modifier les attitudes de groupes.
C'est quand même étrange qu'après un demi- siècle d'expérience, les responsables du tourisme donnent toujours l'impression de nonchalance et d'insouciance dans un secteur qui agonise. Comment ne pas comprendre que l'expression du tourisme est déterminée par les nombreux territoires du pays avec différentes possibilités d' accorder ce qui est censé exister pour d'autres voyageurs. Donnons alors quelques exemples:
Le voyageur algérien ou étranger est sensible et ouvert aux beaux paysages et surtout au contact humain, mais le ministère ne l'est pas, bien sûr. Le fonctionnaire est rarement à la disposition du voyagiste, qu'il perçoit comme un intrus...
Les Agences de voyages, (certaines du moins), sont immergées dans la vie des autochtones et ils font réellement la promotion du pays, à l'étranger, comme en Algérie. Mais l'ONT, comme le ministère se contente de rapports officiels souvent sans réel impact...
à certaines périodes, comme celle du Nouvel An, le voyageur algérien est très peu sensible au confort dans le désert par exemple. On n' a qu'à voir le rush vers Taghit, Beni Abbès ou ailleurs plus au Sud ou simplement vers Tikjda dans le Nord, et c'est justement là le but de l'évasion. Mais que fait le ministère pour rendre ces endroits confortables et quel encouragement a-t-il réalisé en direction de ces lieux?
Si les voyageurs adorent l'aventure saharienne entre autres, le ministère continue plutôt à planifier, mais loin des réalités. Le problème de ces antinomies est bien un facteur à caractère simplificateur et égoïste des bureaucrates au ministère qui philosophiquement ramène à sa plus simple expression la destination» voyages» car au fond, il ne fait que dresser les Agences de voyages et les voyageurs contre les fonctionnaires du ministère du Tourisme. Il faut souligner à ce propos qu'il existe des cadres de valeurs et hautement performants, mais hélas étouffés par des comportements bureaucratiques. Le balnéaire en juillet et août uniquement et l'autre en fin d'année.
Si on évoque la question des infrastructures, sans pointer méchamment la lamentable expérience des rattachements des unités hôtelières aux chaînes à gros bénéfices, El Djazaïr et El Aurassi, on peut poser légitimement la question de l'information et de l'accompagnement. Transport: existe-t-il un moyen de transport adéquat capable de répondre à la demande touristique, en dehors du privé qui relie quelques lignes régionales et régulières? L'Onat, qui gère un parc de bus des plus défaillants, obsolètes, est complètement absente du système touristique. Quels avions de ligne répondent aux demandes des voyagistes actuellement? Il n'existe aucune collaboration entre l'aérien et les voyagistes, malgré la disponibilité du transport. On peut dès lors, croire sans difficultés que le tourisme risque de s'effondrer de la même manière que le transport aérien qui entraînera par effet d'avalanche l'hôtellerie à court terme. L'hébergement: en dehors de la très faible capacité d'accueil dans certaines régions attractives à hébergement populaire, traditionnel ou social, ou simplement d'auberges pour jeunes, celui-ci est rare, aucune autre structure n'a rarement fait l'objet d'encouragements ni de contrôles de la qualité
La restauration: les structures hôtelières étatiques font encore l'objet de taxes sur la facture alimentaire, ce qui est aberrant sur la facture d'un menu tout juste moyen. Sans qualité aucune et sans recherche dans cette mission inabordable et inintéressante.
L'accompagnement: c'est là un des plus accablants sujets. Depuis l'ère du formidable guide national, le défunt Riad Boufedji, que Dieu Le Tout-Puissant lui accorde Sa Sainte Miséricorde, il s'avère, aujourd'hui, qu'un guide est une denrée très rare dans notre pays. Boufedji, guide chevronné et de grande culture, a formé des dizaines de compétences touristiques, aujourd'hui, tous partis dans les brumes du temps. Qu'est- ce que Monsieur le ministre a, à dire sur ce sujet? Et comment imposer aux voyagistes de relancer la destination Algérie sans transport sérieux et sans guides compétents? Nous connaissons une vingtaine d'agents de voyages qui attendent depuis 10 ans un quelconque accord pour acquérir deux ou trois bus de qualité touristique... sans résultat.
N'abordons pas la question des syndicats d'initiatives absente du secteur dans les magnifiques villes du pays. Ni à Tamanrasset, ni à Djanet, ni à Ghardaïa, ni en Kabylie, ni à Taghit, qui auraient pu offrir un dépliant pointant les endroits d'intérêts. Des endroits à même de permettre une évasion locale, en précisant le plus grand dépaysement, mais aussi les dangers à éviter, tout en sensibilisant le voyageur et l'informer qu'il peut être lourdement verbalisé en cas de pollution délibérée. Est- il si compliqué à l'Onat d'imprimer ce genre de dépliant et l'offrir aux agences qui font du réceptif?
Dans un registre plus radical qui impose de distinguer tourisme et voyages, cette attitude étroite relève peut- être de la pertinence de la critique qui d'un côté incombe aux services concernés et qui vise à mépriser la nonchalance des responsables du ministère auquel on reproche l'indifférence. Il s'agit de livrer un effort de définition entre les «frères ennemis» (agents de voyages et fonctionnaires). Car, il y en a qui voyagent en bateau en navigant à vue d'oeil et d'autres en chameau avec l'étoile qui sert de guide dans le désert où nous voyageons. 

 

*Spécialiste en tourisme saharien

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