L'Expression

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Cela n’arrive pas qu’aux autres

Les attentats terroristes de Madrid du 11 mars 2004 ont été «l´incident» sanglant le plus marquant en Occident depuis le coup de tonnerre de la destruction du World Trade Center à New York, le 11 septembre 2001, dont le commanditaire supposé, -Oussama Ben Laden, l´insaisissable gourou de la nébuleuse islamiste Al Qaîda-, échappe toujours à la chasse des services secrets américains. Pour commémorer le premier anniversaire de cet attentat, -191 morts et plus de 1900 blessés-, l´Espagne a choisi de réunir, dans une conférence internationale, des chercheurs et experts de la lutte antiterroriste pour réfléchir aux actions à mener pour venir à bout de ce phénomène. Plusieurs chefs d´Etat et de gouvernement, anciens ou en fonction, -dont le président Bouteflika et le secrétaire général de l´ONU, Kofi Annan-, marqueront de leur présence ce forum appelé à faire le point sur l´évolution du terrorisme et la lutte antiterroriste. Ainsi, la cérémonie commémorative organisée à Madrid se veut studieuse en tentant de mettre en exergue les causes du terrorisme et voir comment apporter «des réponses démocratiques» au terrorisme international. De fait, le prince héritier espagnol Felipe, qui a ouvert la conférence mardi, a d´emblée relevé le danger que constituait, selon lui, la violence terroriste et les menaces qu´elle fait peser sur les sociétés démocratiques. A cet effet, il n´a pas manqué d´insister sur le fait que «le terrorisme est, par définition, une menace pour la vie, un outrage aux droits fondamentaux et une négation de la liberté». Certes, mais seulement une fois acculé que l´Occident a daigné soulever quelque peu les oeillères qui lui permettaient de ne pas voir les choses dans leur contexte véritable alors que les sonneries d´alerte retentissaient depuis des années, singulièrement à l´aune de l´expérience amère que vivaient, déjà, des pays comme l´Algérie, qui prêcha vainement pour une lutte internationale concertée contre le terrorisme islamiste qui trouva, paradoxalement, gîte et asile dans les pays de l´Occident, notamment en Grande-Bretagne. Aussi, il est sans doute opportun, pour les quelques 200 experts présents en Espagne, de faire la part des choses et de relever le fait patent que si le terrorisme est devenu aussi nocif, cela est dû, en grande partie, à l´indifférence et au laxisme dont ont fait montre ces mêmes «sociétés démocratiques» qui ont pratiqué la politique de l´autruche et du laisser-faire, préférant ne pas voir ce qui se passe dans leur jardin pour ne pas avoir à prendre les décisions qui fâchent et partant, prévenir l´expansion de la gangrène terroriste. On pensait alors qu´en se montrant accommodant avec ces faux exilés et vrais terroristes, ces derniers ne s´attaqueraient pas à leurs pays. En Algérie, nous en savons quelque chose quand, dans les années 90, le terrorisme islamiste menait une guerre sans merci contre les civils commettant massacres sur massacres. Massacres attribués par les «experts» de l´islamisme à une hypothétique guerre civile, alors que les chefs terroristes notoires et commanditaires des attentats en Algérie avaient pignon sur rue tels Kamareddine. Kherbane, et Abdallah Anâs à Londres, Mourad Dhina en Suisse, Anouar Haddam à Washington, Rabah Kébir en Allemagne, pour ne citer que ceux alors les plus en vue. Londres hébergeait également des chefs terroristes patents tels Abou Hamza Al-Masri, ou Abou Qotada Al-Falistini, qui n´ont été inquiétés qu´après les attentats anti-américains. Or, tous ces chefs terroristes patentés n´ont suscité aucune curiosité de la part des services de sécurité des pays d´accueil alors qu´ils publiaient au vu et au su de ces dits services, dans la capitale britannique, des communiqués revendiquant les massacres en Algérie. Comme l´a fait en 1994 Anouar Haddam qui, à partir de Washington, outre de s´être félicité de l´assassinat du journaliste Tahar Djaout, a revendiqué l´attentat du boulevard Amirouche, qui a coûté la vie à plus de 100 personnes et faisant des centaines de blessés, sans autrement attirer l´attention des politiques américains qui s´attendaient alors à la chute imminente du pouvoir algérien. Or, la communauté internationale, autrement dit l´Occident, n´a découvert la nocivité du phénomène terroriste qu´une fois qu´il a été directement visé par des attentats, (cf, les attentats de New York et de Madrid) pour qu´il se préoccupe enfin de cette lèpre qui gangrène le monde. Aussi, la conférence de Madrid sur le terrorisme vient-elle en son temps?
Certes, il vaut mieux tard que jamais, mais que de larmes et de sang auraient été épargnés si l´Occident avait alors pris au sérieux les mises en garde prodiguées, notamment, par l´Algérie. Placée sous le signe «le terrorisme, la démocratie et la sécurité», la conférence de Madrid se veut arriver à un consensus, sur un «programme de Madrid » devant proposer des «réponses démocratiques internationales au terrorisme». Toutefois, il faut sans doute regretter qu´une fois encore l´Occident, outre d´avoir tergiversé quand il fallait être ferme contre le terrorisme, ne prend en compte qu´un aspect de la problématique, occultant, comme le font les Etats-Unis, les vraies causes de la déferlante de la violence terroriste.

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