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Les deux frères ennemis

Deux frères âgés et malades, sont aux prises à la barre, à cause de l'entêtement de leurs épouses respectives à régler leurs comptes, vieux... de vingt- cinq ans!

La juge était entrée le matin, remontée comme jamais elle ne le fut, auparavant, contre tout perturbateur d'une audience tenue presque à huis clos, pandémie oblige. Et puis il y avait un dossier opposant deux frères connus dans cette juridiction, comme étant deux «pensionnaires» qui se rencontrent depuis un bon bout de temps. Quotidiennement, nos tribunaux et cours de justice connaissent des procès où la discorde et la haine entre proches parents marquent les esprits des gens qui regardent bêtement les évènements se dérouler comme des feuilletons. Deux frangins, respectivement, Daouadi. H. soixante- neuf ans et Kraïem. H. soixante-six ans, sont dépassés par l'autorité de leurs épouses, qui ont dû élever leurs rejetons à leurs images respectives, pas en bien. Résultat? Les deux frangins sont debout à la barre face à la juge, pour répondre de coups et blessures réciproques à l'aide d'armes blanches-deux épées authentiques et véritables armes de guerre du Moyen Age! Et pout faire vrai, en vue de toucher la magistrate, le procureur a ramené les deux armes blanches, posées sur un coin du pupitre du représentant du ministère public, bien en vue! Les avocats hochaient la tête, comme signe flagrant de désapprobation de la manière de faire du parquetier, dont le rôle est aussi rassembleur, pas forcément répressif! L'inculpation allait dans le sens des termes de l'article 264 du Code pénal, (loi 06-23 du 20 décembre 2006). Les initiés savent comment se terminera cet énième procès, qui oppose Daouadi et Kraïem venus à Alger, enfantstout petits, à l'indépendance du pays. Ils ont grandi dans la capitale, sans une seule référence au passé de leurs parents, qui sont entrés dans la «Blanche» avec une bonne mentalité, et surtout une excellente moralité. Ces deux frères ont grandi dans le climat de jalousie qui ne les a pas quittés même, une fois mariés. Ils ont eu quatre enfants chacun, dont deux garçons. Ils ont grandi dans le même immeuble du quartier populaire, et se faisaient respecter par tout le voisinage, jusqu'au jour où ce même voisinage découvrit avec stupeur et désolation, la V.R.de la police venue s'enquérir de l'état des familles «soeurs», grâce aux voisins qui avaient alerté les services de sécurité qu'une bagarre avait eu lieu entre les femmes d'une même famille. Les six certificats médicaux présentés à la juge, les plaintes et complaintes déversées à la barre, leurs témoignages respectifs, à sens unique, ont fait que le procureur a eu la présence d'esprit d'évoquer Allah et Son Prophète(Qsssl) à propos du voisinage et les liens du sang: «Vous vous en f... des recommandations divines et prophétiques? Qu'à cela ne tienne! Le procureur demande une peine d'emprisonnement ferme pour l'usage des épées, et une très grosse amende pour les coups, blessures, insultes et autres injures insupportables, déversées devant vos enfants, surtout l'ainée de Kraïem, celui-là même dont l'épouse a été coupable de sérieux coups sur la tête de la femme de Daouadi, qui s'est servie d'un bras de pilon, en cuivre SVP. La femme battue avait, à son tour, agressé Issam, le cadet de Kraïem. Au milieu de tout ce cirque, le parquet ne peut que déplorer cette situation, née entre deux familles qui s'entendent avec tout le monde, sauf entre elles»,a articulé calmement le procureur qui n'a à aucun moment regardé les deux parties, mais plutôt la juge qui suivait, avant de mettre le dossier en examen, pour la fin de l'audience. À noter que les interventions des deux avocats se sont limitées au rappel des excellentes relations familiales du vivant des parents, et de la rancune qui date d'un quart de siècle, une rancune née du niveau de vie des deux frangins, vu la situation de Kraïem, qui était un chômeur de luxe vivant aux crochets du papa. Avant de lever l'audience, la présidente annonça le verdict qui a vu les inculpés écoper d'une peine d'emprisonnement assortie du sursis et d'une amende ferme de 500 000 DA, chacun! De quoi atténuer les ardeurs des «deux familles-soeurs, et plutôt, agressives»!

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