L'Expression

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Le faux de Faouzi

«Aucune limite pour se faire du fric!» semble être l'éternel leitmotiv des gens cupides, prêts à tout, pourvu qu'ils se fassent beaucoup et, comble de cupidité, facilement de l'argent.

C'est un monsieur qui nage très bien dans le «milieu» des escrocs, car évoluant dans un environnement, connu pour être au parfum à tout ce qui touche à l'escroquerie, à l'entourloupe et aux trucs qui atterrissent devant dame justice que beaucoup prennent pour ce qu'elle n'a jamais été! Faouzi. B. a été condamné par défaut à 10 ans de réclusion pour détournement de fonds puis acquitté, après avoir suivi les voies impénétrables du recours. Aujourd'hui, il est poursuivi pour faux. Son frère, un contrôleur des impôts, est... témoin. Le conseil de Faouzi. B. avait la gorge nouée pour tenter de sauver son client, contre qui le procureur avait requis une peine de prison ferme de trois ans. Il faut dire que Me Akila Teldja- Drif, l'avocate de l'inculpé, a dû improviser, car elle a changé, à la dernière minute, de stratégie, à partir du moment où Faouzi. F. S'est mis à table après avoir ´´asséché´´ ses épaisses lèvres, que domine une très grosse moustache noire. Le président de la section correctionnelle du tribunal, qui rappelle étrangement le vieux juge de la cour suprême, Med Boukhatem, frais retraité, et converti récemment, en défenseur des droits de l'homme. Cependant, il reconnait, avec ses gestes mesurés, notamment que: «les photos du passeport et du permis de conduire sont les miennes. Les documents eux, ne m'appartiennent pas! ´´ Avait enfin articulé le détenu qui n'a pas cessé de regarder avec une pointe de supplication, sa charmante avocate. Cette dernière aura tout le temps de plaider la chance à saisir. «La dépression qui l'a ´´ligoté´´ quand il avait entendu le verdict prononcé par défaut, a le mérite d'avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés: ´´Même si vous le condamniez lourdement, ajoutez le sursis.´´ Avait conclu le défenseur du détenu, qui affichait un visage bleu, des yeux rouges et, ô comble d'ironie, à bout de souffle: il y avait de quoi! Il est bon de rappeler l'épisode qui a vu le détenu mentir, en cachant son «faux». Le faux en question, concerne le bon de loyer d'un logement social, dont les coordonnées ont été littéralement effacées, au profit de Faouzi. Rien que cela! Un fou faux vite décelé par l'Opgi du coin. La juge, se maîtrisant jusqu'à lancer un: ´´ Alors qu'ils risquent gros, ces gens s'enfoncent pour des prunes. Ce n'est pas possible ce que les personnes jouent à l'indifférence, lorsqu' elles s sont prises, croyant que toutes les administrations se ressemblent. Pas celle de Tarek Aribi, le ministre du Logement! La présidente a grogné. Elle a même rugi à l'intention du frangin de l'inculpé, venu à la barre en qualité de témoin: ´´Même si vous n'êtes pas inculpé, j'ai la nette impression que vous êtes un drôle de petit coco-complice ´´. Elle lui a même rappelé en sa qualité d'inspecteur des impôts, qu'il n'avait pas eu un comportement d'un agent assermenté. Puis, la présidente a eu, soudain, une question brûlante: ´´Qui est donc celui qui a été, l'auteur du faux ´´? L'inculpé a répondu sans réfléchir: ´´C'est une jeune fille qui travaille à Bâb Ezzouar (Alger) ´´. La magistrate marmonna quelque chose de ce genre: ´´Et allons-y pour une administration toujours aussi malade! ´´ Le temps de la mise en examen, l'épouse, la maman, la soeur, le beau-père pleuraient à chaudes larmes. Me Akila Drif avait clamé de sa douce voix, qu'espérait au moins arracher le sursis, mais l'évidence était là, raide, têtue; les faits demeuraient graves. Hélas pour la dame en robe noire, le verdict allait être plus que désagréable, autour de dégâts affectifs, même si le frais condamné à une peine de prison de un an ferme a gardé la tête froide, tout comme son avocate, qui pense que Faouzi. F. allait interjeter appel, et il n'avait que dix jours pour le faire, car, en outre, il n'est pas dit que le verdict soit revu à la baisse, à la cour. Il faut d'ailleurs préciser, que les voies de la justice restent impénétrables, surtout que les sentences sont très rarement corrigées en appel, vers le bonheur des prévenus... Faouzi, l'inculpé du jour, a été confondu et reconnu, coupable, de faux et d'usage de faux, fait prévu et puni par l'article 222 du Code pénal, et donc condamné. On peut jouer avec l'honneur des gens, mais une fois pris par la justice, il ne restera plus qu'à se plier devant la «voix» de Dame Justice!

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