L'Expression

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«Je l'ai frappée parce que c'est... ma femme»

La juge était toute retournée, mais toujours sereine, lorsqu'elle jeta un oeil intéressé au jeu de photos, tendu par l'avocat!

Elle dit entre ses massives lèvres charnues: «Il va falloir avoir les nerfs et les reins solides pour bien réexaminer ces photos! Il faudra aussi une sacrée dose de courage pour, s'attarder à les voir d'aussi près!» articula la présidente pour désigner ce geste digne d'un «animal» en furie, et nous dirions même que l'animal n'aurait pas été aussi violent!» Le détenu, un gars de près de un mètre vingt- huit centimètres, avait ses petites mains ballantes, les yeux mi-clos et le front dégagé qui perlait déjà. Même si la température n'était pas de saison, un front qui perle, parle! Il dit des choses que les proches de la victime prennent pour argent comptant.
Oui, ils le prennent pour argent comptant, car ils ont vite saisi, le remords, si ce n'est la trouille de l'emprisonnement ferme pour coups et blessures volontaires, ayant entraîné la cessation de travail de plus de deux semaines, et la hantise d'être approchée, puis touchée, pour ne pas écrire caressée, par un mari violent! A-il- seulement mesuré son geste? A-t-il plutôt regretté son fâcheux? Oui! Si on regardait les photos, comme l'ont probablement fait et le juge et la procureure. Insoutenable! Et lorsque nous avions eu l'opportunité de voir de près les photos, nous avons préféré les remettre à qui de droit, au plus vite.
Il faut seulement imaginer une mère de famille «boxée» de cette manière, reste un cas de... Châtiments corporels interdits et punis d'emprisonnement ferme sans passer par... la justice! Le juge mit sa main au-dessous de son menton puis fixa longuement le détenu qui semblait absent de l'audience.Il est aussitôt rappelé à l'ordre par le magistrat: «Et alors, vous? Où êtes-vous? Vous n'allez tout de même pas vous éterniser dans cette position!» rugit le juge qui venait de montrer ainsi la fin de sa patience.
La victime, elle, se tient debout, mais recroquevillée, signe avant-coureur d'une peur qui ne veut pas la quitter.Comme pour montrer que la justice est là, lorsqu'elle est interpellée, le président se tourne carrément vers le méchant homme, et lance d'une voix sèche: «Pourquoi donc avez-vous malmené la mère de vos six enfants?» La réponse ne se fait pas attendre: -«Parce qu'elle est une femme.» L'assistance resta interdite!
Le juge battit d'abord des cils, puis, se maîtrisant, prit son stylo. Après quoi, il entra dans une opération de transcription, dont nous ignorons le contenu, mais qui peut très bien être le texte du dispositif de la sentence. Car selon ce que vient de prononcer le détenu, c'est probablement, l'emprisonnement, assorti d'une lourde amende.
L'inculpé ne broncha pas. Il suivit du regard les gestes mesurés du juge. Sa face blêmit tout à coup. Il vacilla même, et faillit s'appuyer sur le coude du flic chargé du maintien de l'ordre dans la salle d'audience. Visiblement, il voulut impérativement trouver des mots excusant sa conduite. Pour dire quoi? Sinon qu'il a compris enfin son regrettable geste!
Ce qui reste certain, c'est que le frais condamné sur le siège, - une peine d'emprisonnement de trois ans, assortie du sursis, appuyée d'une amende aussi ferme de vingt mille dinars - n'a pas suivi toute la lecture de la sentence. Un mal de tête le sonna, tel un coup de gong assourdissant annonçant le retour de manivelle insupportable. Elle en oublia le nord à l'annonce du mot: «emprisonnement», mais n'avait pas entendu l'expression: «assortie du sursis»! À l'ombre de sa famille, M.aura tout le temps de méditer son geste. Mme, quant à elle, est restée tête baissée, abattue d'avoir été la cause de l'humiliation du père de ses enfants.
Mais est-elle l'unique responsable? Oh! Oui, le juge a sous les yeux le procès-verbal des coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de deux mois, dus aux nombreux coups assénés violemment. Il est vrai que les faits se sont déroulés, il y a trois mois environ et que la victime ne présente plus les graves plaies.
Des traces que l'on a pris soin de photographier, au bon moment. Au fond, il y a eu simplement «des coups et blessures volontaires sur conjoint», et l'auteur a reçu son dû.

De Quoi j'me Mêle

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