L'Expression

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En famille devant le juge

Les parents divorcent tous les jours de l'année et les magistrats dans les feutrées salles du «huis clos», des tribunaux, suivent, sauf en période de Ramadhan.

C'est vraiment chercher des poux dans la tête! La mère prétend que les trois enfants refusent de sortir les week-ends et les jours fériés avec le papa, évidemment remarié. Une occasion est alors offerte au père pour tenter de se venger, via la justice qui va entendre l'inculpée. L'affaire du jour concerne la non-représentation de mineurs au père, fait prévu et puni par l'article 327 du Code pénal. C'est ce même article de loi qui peut envoyer les auteurs de ce grave délit pour une peine allant de deux ans à cinq ans ferme. «J'ai pourtant, tout dit pour leur faire admettre qu'ils devaient sortir avec leur papa, rien n'y fit. À chaque visite, ils s'habillent, se parfument et au moment où le papa vient frapper à la porte, ils se cachent vite, pour signifier leur refus de sortir avec lui.» rétorque la mère.
-Tout cela est bienn; n'empêche que les enfants sont sous votre autorité. Et puisque vous êtes incapable d'avoir de l'influence auprès de vos enfants, je vous demande de les ramener lors de la prochaine audience. Ils seront invités de dire leur refus, devant M. le procureur de la République et le tribunal. La semaine suivante, les parents et les enfants sont dans la salle d'audience qui leur parait immense. Il se frotte les mains comme s'il allait procéder à une opération chirurgicale et lance en direction de la salle ébahie. «Nous allons instaurer un huis clos et ceux qui vont être priés de sortir, ne seront pas cette fois-ci les mineurs, mais les deux adultes, en l'occurrence, le père et la mère des enfants avec qui le tribunal va discuter, en tête à tête!» Les parents quittent momentanément la salle d'audience et laissent les enfants seuls avec le juge, la procureure et la greffière. Un silence pèse de tout son poids sur la salle au trois-quarts vide. Le dialogue s'instaure et va vite. Nous ne saurons vous dire ce que se disent les enfants et les magistrats. De toutes les manières, le juge est visiblement satisfait. Il le fera savoir aux parents rappelés par le flic de service, qui se trouvait devant la porte de la salle. Ils s'avancent de la barre, alors que les gosses sont conduits dans la salle des «pas perdus». Le sourire bien dessiné sur la face décontractée, le magistrat va s'adonner à un exercice de plaisir, comme seuls les professionnels de la justice savent en appliquer, le jour où ils sont confrontés à ce genre d'exercice. Il fixe bien comme il faut les deux antagonistes et annonce à haute voix pour se faire bien entendre et comprendre. «Alors, M. et Mme, vous qui croyiez que vos enfants allaient vous lâcher pour des ombres, détrompez-vous! Vous ne connaissez pas vos enfants car vous passez le meilleur de votre temps à vous chamailler, au lieu de vous rapprocher d'eux, et de chercher à comprendre ce qu'ils veulent de vous deux! Oui, vos gamins vous adorent, vous ne pouvez imaginer à quel point, et c'est facilement vérifiable. Votre divorce ne les dérange pas, ni votre remariage non plus, d'ailleurs, même si c'est une possible hypothèse. Il se tait puis regarde devant lui, le couple désarticulé depuis longtemps déjà, et déclara, tout heureux de l'information qu'il allait fournir aux parents: les enfants aiment leurs parents, et voudraient bien vivre avec les deux parents. Il suffit d'un rien pour que tous les malentendus soient levés.
«Inculpée, nous avons longuement discuté avec vos gamins qui vous adorent. Ils seraient heureux encore plus si vous vous réconciliez, avec M. votre ex-époux! Ils ne trouvent aucun inconvénient à vivre avec vous deux!?»dit le magistrat, pas fâché du tout et même ravi du dénouement heureux de cette malheureuse affaire qui n'aurait jamais dû avoir lieu.

De Quoi j'me Mêle

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