L'Expression

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Audacieuse victime

L'audience avait déjà commencé, qu'un léger brouhaha envahit l'immense salle d'audience du tribunal. Mais, c'était quoi, ce remue-ménage, bon sang?

Le juge était en train d'écouter religieusement deux inculpés de coups et blessures sur ascendant, au moment où une femme d'un certain âge, fit irruption à la barre, sans que le flic de service n'ait eu le temps de réagir, pour la stopper. Une fois à hauteur des magistrats, elle s'excusa d'être intervenue, sans qu'elle ne fut invitée à le faire. Elle se lamentait bruyamment, à propos d'un interrogatoire musclé de son fils et de son épouse, entendus séparément! «Il est vrai, monsieur le juge, que mes enfants, en l'occurrence Miloud mon fils et Rabéa, madame sa femme m'ont «légèrement» bousculée, il y a une bonne dizaine de jours, c'est mon problème et non celui de l'Etat! Ce n'est pas juste! Je demande aux autorités de cesser cela, la violence n'a jamais rien arrangé! Au nom d'Allah, je vous en conjure, cessez les poursuites contre les enfants!»
La dame essuya ses joues creuses et attendit la réaction du juge, éberlué devant l'audace de la «victime» du procès en cours. Le procureur -adjoint qui a reçu la vieille femme, a pourtant attiré l'attention, à trois reprises, de la victime, sur les gros dégâts moraux à venir si la plainte était déposée au parquet. Rien n'y fit, El Hadja a persisté dans son raisonnement, en fournissant un certificat médical qui prescrivait un arrêt de travail de seize jours, et où on y lisait clairement les dangereuses déclarations d'El Hadja Halima. D. Qui a appris le retour de manivelle de l'exécrable comportement de sa bru et de son époux.
Le pauvre Miloud qui venait de réaliser son forfait, était out! Il avait en outre, le dos courbé, et les épaules enfoncées dans son cou, dans le box des accusés.
La bru, elle, était presqu» absente. Elle dira pour toute défense, que la belle-mère et son fils ne se entendaient plus depuis la disparition de Hadj Tahar, il y a trois ans de cela! Passibles de l'article 267 du Code pénal, l'enfant et son *épouse, risquaient très gros. C'est ainsi que l'article de loi, portant sur les «coups sur ascendants» dispose (Ordonnance N°75-47 du 17 Juin1975) que, «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à ses père ou mère légitimes, ou autres ascendants légitimes, est puni ainsi qu'il suit: 1°) de l'emprisonnement à temps de cinq à dix ans si les blessures si les blessures ou les coups n'ont occasionné aucune maladie ou incapacité totale de travail de l'espèce mentionnée à l'article 264; 2°) du maximum de l'emprisonnement de cinq à dix ans s'il y a eu une incapacité totale pendant plus de quinze jours; 3°) de la réclusion à temps de dix à vingt ans si les blessures ou les coups ont été suivis de mutilation, amputation ou privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d'un oeil, ou autres infirmités permanentes; 4°) de la réclusion perpétuelle si les coups portés ou les blessures faites volontairement mais sans intention de donner la mort, l'ont pourtant occasionnée. Lorsqu'il y a préméditation ou guet-apens, la peine est: Le maximum de l'emprisonnement de cinq à dix ans, dans le cas prévu u paragraphe 1° ci-dessus.
La réclusion à temps de dix à vingt ans, s'il est résulte des blessures faites ou des coups portés, une incapacité totale de travail pendant plus de quinze jours.
La réclusion perpétuelle dans les cas prévus au paragraphe 3° du présent article...»
Le jeune président de la section correctionnelle du tribunal a eu face à lui, plusieurs auteurs de coups sur ascendants, mais c'était la 1ère fois qu'il se trouvait face à un couple poursuivi, et passible d'une grosse peine. Il prit la sage décision de connaitre l'affiliation des inculpés «libres». Il sera cependant surpris en apprenant qu'ils étaient dans l'enseignement! Il fit une étrange moue avant de poursuivre normalement l'interrogatoire, qu'il laissera incomplet car il a deviné la cause du malentendu né entre les trois parents! Ah, cette incompréhension!
Le magistrat demanda le degré de parenté des époux. Il sera servi royalement: «Rabéa est ma cousine maternelle.
Ma tante et belle-mère Chadlia ne s'entend pas du tout avec sa soeur et c'est Rabéa qui paie les oeufs cassés! «Mais alors, puisque la guerre est persistante entre les soeurs, quel est votre grief, dans tout cela?»
Un long silence sera la réponse du couple poursuivi.
Un silence que le juge considére comme une «déclaration» à prendre en charge lors de la courte mise en examen du dossier.

De Quoi j'me Mêle

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