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Rabah Ameur-Zaïmeche se convertit au cinéma des gangs

Le nouveau film de Rabah Ameur-Zaïmeche, Le Gang des Bois du Temple présenté au Forum de la 73e Berlinale sort de son registre habituel de film singulier et incompréhensible. Un film d’action mêlant braquage et univers policier, où le cinéaste franco-algérien, tente de convaincre de son talent de cinéaste commercial après la réalisation de films singuliers (à l’image de Bled Number One, Les Chants de Mandrin, Histoire de Judas ou encore Terminal Sud). Dans la lignée de « Bac Nord » ou encore « Athéna », le film tourne autour d’un petit groupe d’amis d’une cité bordelaise qui braque, sur une route du sud, armes automatiques à l’appui, l’intendant anglo-saxon (Lucius Barre) et un prince arabe (Mohamed Aroussi). C’est le gros lot. Mais la joie sera de courte durée car il y a aussi une mallette de « papiers sensibles » que le prince (amateur de chevaux de course et d’art) tient absolument à récupérer. Un enquêteur de confiance (Slimane Dazi) remonte la piste et très vite, de très dangereux ennuis se rapprochent de l’équipe des braqueurs (Philippe Petit, Kenji Meunier, Salim Ameur-Zaïmeche le frère du réalisateur, Kamel et Rida Mezdour, Nassim Zazoui et Sylvain Grimal).
Le tout sous le regard un peu vide (clope au bec sur son balcon et grilles de tiercé au bar) de Monsieur Pons (Régis Laroche), un ancien militaire tireur d’élite qui vient d’enterrer sa mère et qui a vu grandir tous les membres de la petite bande. C’est en effet une histoire de famille que dépeint le film à travers des figures à peine esquissées, une famille de la cité, emblématique de toutes les cités du monde encalminées si loin et si proches visuellement des centres-villes, une famille élastique aux liens profonds, aux rêves simples, qui prend le temps de discuter sur les bords des trottoirs, qui se régale chez un « traiteur » libanais installé sur un parking bordant une nationale, une famille qui vit et qui meurt ensemble, aux antipodes de l’univers des rois du pétrole. Tout le reste, les filatures, les fusillades, les portes enfoncées par des hommes cagoulés, n’est qu’une histoire d’Indiens et de cow-boys que Rabah Ameur-Zaïmeche voulait mettre en valeur pour combler ses lacunes cinématographiques et qu’il tente de représenter (avec un sens aigu de l’efficacité et la parcimonie des dialogues), mais qui ne constitue qu’un vague décor pour ce qui est présenté comme un film d’action à la française. Connu pour son style minimaliste alternant longues scènes de respiration et surcadrages carcéraux, le cinéaste originaire de la cité des Bosquets en France, située à deux pas des lieux du tournage du film, tente de faire du «Gommora» à la française, mais il est encore loin de la terminologie du cinéma des gangs.

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