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Mohammed Lakhdar-Hamina, le grand oublié du Festival de Cannes

Comme à chaque année, le Festival de Cannes oublie l'une des figures les plus importantes du cinéma mondial. Mohammed Lakhdar -Hamina, le premier cinéaste arabe et africain à décrocher officiellement une Palme d'or en 1975. Au moment où tous les cinéastes palmés ont été placés dans des jurys soit en tant que membre ou président. Lakhdar-Hamina, homme de conviction et cinéphile averti, échappe ainsi à la direction du prestigieux Festival de Cannes. Même le film n'a pas été présenté dans sa version restaurée en 4K. Il y a exactement 48 ans, le 23 mai 1975, l'Algérie décrochait la Palme d'or au Festival de Cannes avec le film Chronique des années de braise, réalisé par Mohammed Lakhdar-Hamina. C'était sa deuxième consécration après sa victoire en 1966, avec le film Le Vent des Aurès, où il avait remporté le prix de la première oeuvre, qui est devenue, aujourd'hui, la Caméra d'or. 48 ans après, le film reste une référence pour les critiques du monde entier et une oeuvre majeure du cinéma algérien. Le film est avant tout une fresque historique de l'Algérie qui commence en 1939 et se termine le 1er novembre 1954 à travers des repères historiques. C'est surtout l'histoire d'Ahmed, paysan pauvre (interprété avec brio par l'acteur grec Jorge Voyagis) qui quitte son village pour la ville à la recherche d'une vie meilleure. Il rencontre Miloud, un fou visionnaire (magnifiquement interprété par le réalisateur lui-même) et, notamment la misère et l'injustice.
À travers des repères historiques, il essaye d'expliquer que le 1er novembre 1954 (date de déclenchement de la Révolution algérienne) n'est pas un accident de l'Histoire, mais l'aboutissement d'un long trajet qu'entreprit le peuple algérien contre le fait accompli au lendemain du 5 juillet 1830, date du début de la colonisation française. Le film d'une qualité artistique importante, a bénéficié de moyens énormes, équivalent à une production américaine. Le scénario du film a été écrit par Mohammed Lakhdar-Hamina, Tewfik Farès et Rachid Boudjedra. Alors que l'interprétation a été confiée à une pléiade de grandes stars du cinéma algérien et étranger: Jorge Voyagis (Ahmed), Sid Ali Kouiret (Saïd), Larbi Zekkal (Larbi), Nadia Talbi, la grande comédienne marocaine Leïla Shenna (femme d'Ahmed), Hassan Hassani (épicier), Cheikh Nourredine (Akli, le forgeron), François Maistre (contremaître). Chronique des années de braise, c'est également le premier film algérien à être tourné en format cinémascope avec une caméra Panavision et avec une équipe technique internationale (algérienne, italienne et française) très expérimentée.
La direction photo a été signée par Marcello Gatti (l'auteur de l'image de La bataille d'Alger) et Andreas Winding. La musique a été signée par Philippe Arthuys. L'oeuvre n'est pourtant pas une coproduction puisque le film est entièrement produit par l'Algérie à travers l'entreprise publique de cinéma: l'Oncic, déjà vainqueur d'un Oscar avec Z de Costa Gavras en 1970.

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